L’Institut thématique interdisciplinaire Littératures, éthique et arts (Lethica) s’intéresse au thème du triage. Dans le cadre d’une de ses conférences, Alberto Zanin, 35 ans, coordinateur du principal hôpital de guerre de Kaboul jusqu’en octobre 2021, reviendra sur la logique du triage en médecine de guerre et son expérience en Afghanistan.
Parlez-nous de votre parcours...
En Italie, dont je suis originaire, je travaillais dans un service d’urgence en tant qu’infirmier. C’est là que j’ai été pour la première fois confronté au triage. J’ai commencé mon parcours en tant qu’infirmier de guerre en 2015 en Sierra Leone. Je travaillais alors dans un service de réanimation pendant l’épidémie d’Ebola. En 2016, je suis parti en Irak comme coordinateur médical d’un camp de réfugiés. En 2018, j’ai rejoint l’Afghanistan où j’ai appris le triage de guerre. Durant deux ans, j’ai été coordinateur de l’hôpital de Kaboul de l’ONG italienne Emergency spécialisé en chirurgie de guerre. C’est là que pour la première fois je me suis retrouvé devant un code noir, c’est-à-dire une personne que l’on ne peut pas sauver. Tout le monde est parti le 15 août suite à la prise du pouvoir par les talibans. Des membres de notre ONG et de la Croix-Rouge ont été les seuls à rester en ville, j’étais moi-même quasiment l’unique italien à Kaboul. Je suis finalement rentré en Italie en octobre 2021, j’aimerais repartir en Méditerranée pour secourir les migrants.
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